En Creuse


Branle bas de combat en creuse


La fuite du projet embryonnaire de carte cantonale a secoué le landerneau politique hier, dans une droite qui crie au scandale. À gauche, le président Lozach veut temporiser le débat.
«Ça ne se passera pas comme ça ». La phrase est en tête du top 50 des cris de colère des élus de la droite départementale, après la découverte, dans notre édition d’hier, des premières directions que pourrait prendre la refonte de la carte cantonale de la Creuse. Hier soir, à Chénérailles, toute la famille UMP de la Creuse était réunie, mais sans carte à commenter.
« Nous avons eu connaissance d’informations, verbalement, par un correspondant au ministère de l’Intérieur », expliquait tout d’abord Jean Auclair, avec en mains une copie de la note adressée par la place Beauvau aux préfets. « Il y est écrit que les préfets doivent procéder à des consultations avec le président du Conseil général, les parlementaires et les forces politiques locales or personne ne nous a consultés », dénonçait en chœur l’ensemble des conseillers généraux d’opposition.
« Sur les six conseillers généraux de droite, il n’en resterait qu’un?! »
Mais les élus UMP n’en tiennent pas pour autant rigueur à la préfète de la Creuse. « Les socialistes font porter le chapeau à la préfète mais ce sont eux qui lui ont donné cette carte », dénonçait ainsi Nicolas Simonet. « C’est ni plus ni moins que de la charcuterie industrielle, tonnait Jean Auclair, sur les six conseillers généraux de droite, il n'en resterait plus qu’un?! »
De fait le document de travail réagence à l’est du département des communes et cantons majoritairement à droite sur les derniers suffrages locaux comme Jarnages, Gouzon, Chénérailles ou le secteur de Chambon-sur-Voueize. « Cela n’a pas de cohérence, renchérissent Cyril Victor et Valérie Simonnet. La cohérence est de réunir Chambon et Evaux, et oui pourquoi pas Gouzon, Jarnages et Chénérailles, mais sans doute pas de couper La Celle-sous-Gouzon de Gonzon?! »
Collectionnant les vocables allant du « déni de démocratie » à la « dictature », les élus de droite demandent « une assemblée générale extraordinaire de l’Association des maires et adjoints de la Creuse, car ce sujet concerne tous les maires ». « Lors du débat sur les com-com, les socialistes étaient les premiers à crier au manque de concertation et il ne l’applique pas, une fois en majorité », pointait Valérie Simonnet.
Le sénateur et président du Conseil général Jean-Jacques Lozach fait partie des élus ayant eu connaissance de la projection démographique ci-contre. Selon lui, « il n’y pas lieu de voir les esprits s’échauffer ainsi. Nous sommes dans l’exercice de la loi républicaine qui dit que nous devons passer de 27 à 15 cantons et je fais toute confiance à la préfète de la Creuse pour appliquer les consignes du ministère. »
Le document reproduit ci-contre, « confidentiel », « n’a aucune valeur réelle » insiste le président du Conseil général, ajoutant, « il est même déjà caduc : selon mes informations le ministère de l’Intérieur – qui est le seul, avec in finele Conseil d’État, habilité à procéder au redécoupage – a déjà revu en partie sa position. Il n’accepterait plus désormais que des écarts de + à - 20 % d’habitants par rapport à la moyenne d’un département, ce qui veut dire que la carte qui sera présentée à l’automne en session du Conseil général sera bien différente. »
S’il « regrette » que le choix de 15 cantons « ne permette pas de respecter à la lettre les cantons actuels et les com-com », il réfute les accusations de « charcutage » des élus de l’opposition départementale : « Il ne faut pas que l’analyse partisane dépasse la notion de cohérence territoriale, un principe à respecter. » 
Julien Bigay
La Montagne.fr

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